Allan Hoffman
Rédacteur
Via Emmy Rubin
La guerre est inimaginable. Vivre dans un état constant de peur est paralysant. Pourtant, se retrouver otage aux mains de ses ennemis est encore plus terrifiant.L'attaque planifiée par le Hamas le 7 octobre a arraché 250 citoyens israéliens de leur quotidien, les plongeant dans un véritable enfer sur Terre. Bien que les actions et motivations du groupe terroriste aient toujours été reconnues pour leur cruauté, leur antisémitisme et leur malveillance, personne n'aurait pu anticiper l'ampleur de cette tragédie : une catastrophe au sein d'une catastrophe.
Le 1er septembre au matin, le monde entier s’est réveillé avec une nouvelle dévastatrice : six otages capturés par le Hamas lors de l'attaque du 7 octobre avaient été exécutés brutalement la veille, juste avant que les forces israéliennes ne les retrouvent. Dans un acte de lâcheté, les terroristes du Hamas ont montré au monde à quel point leur humanité était inexistante. Toujours sous le choc de l'attaque, les Juifs et Israéliens à travers le monde ont commencé à se rassembler pour pleurer la perte de Ori Danino, Carmel Gat, Hersh Goldberg-Polin, Alexander Lobanov, Eden Yerushalmi et Almog Sarusi.
À Montréal, les groupes étudiants et les organisations ont vite compris qu'une veillée publique était nécessaire pour exprimer pleinement le deuil. Un de ces groupes, Start Up Nation Concordia, a pris l'initiative de rassembler la communauté en signe de solidarité avec Israël, le peuple juif et les six otages assassinés, avec l’aide de StandWithUs Canada, l’Ambassade d’Israël à Montréal et au Canada, Bring Them Home Now, SSI McGill, Chabad Concordia, et le journal Le Blanc et Bleu.
Le 3 septembre, à 19h30, des centaines de personnes se sont rassemblées autour du bâtiment Hall de Concordia, sur Maisonneuve, portant des drapeaux israéliens, des rubans jaunes et des bougies qui illuminaient la nuit. La scène était à la fois surréaliste, puissante et presque surnaturelle. Des enfants accompagnés de leurs parents, des étudiants et des adultes venant de leurs études ou de leur travail, tous se tenaient unis dans une ambiance de recueillement et de deuil. C'est ce sentiment profond de communauté et d'amour qui a rendu l'expérience si extraordinaire.
Des moments de silence en hommage aux otages disparus ont été suivis de discours poignants de leaders étudiants, du rabbin Poupko, et de Shai Davidai, professeur adjoint à la Columbia Business School. Leurs paroles ont touché le cœur de tous les participants, renforçant encore plus le sentiment d’appartenance, de solidarité et de deuil pour ceux qui ne peuvent plus être parmi nous. Sans surprise, Shai Davidai a prononcé un discours profondément réfléchi et émouvant, incitant chacun à pleurer ensemble et à exprimer son chagrin sans honte. Bien qu'il n'ait été à Montréal que pour quelques jours, il est devenu une part intégrante de la communauté à travers cette veillée inoubliable.
Cependant, les moments les plus marquants furent ceux où tout le groupe s’est mis à chanter ensemble. Non seulement cela a montré une force et une solidarité impressionnantes, mais cela a prouvé au monde entier à quel point le peuple juif, le peuple israélien et leurs alliés sont résilients face aux tragédies les plus extrêmes. Malgré les passants, les regards curieux et les perturbations occasionnelles, rien n’aurait pu détourner ce groupe de l’endroit où il s’était ancré. Leurs voix unies et puissantes résonnaient dans le corps de chacun d’une manière qui donnait la chair de poule, même aux cœurs les plus endurcis. Des prières religieuses à l'interprétation de l’Hatikvah à la fin, chaque personne présente a quitté cet événement avec un profond sentiment de connexion avec les six otages.
Un tel moment de puissance se mesure par son intensité et non par sa durée : la veillée a pris fin, et la foule a commencé à se disperser dans les rues sombres du centre-ville de Montréal. Pourtant, chacun est reparti avec une bougie ardente dans son cœur, illuminant son chemin vers la maison. Bien que cette flamme provienne d’une tristesse profonde, elle rappelle ceux qui ont été perdus le 1er septembre, ce qui a été fait pour honorer leur mémoire, leur courage, leur vie, et comment ils continuent de nous inspirer à lutter pour chaque autre otage.
Ce soir-là, sous les lumières du ciel montréalais, la communauté juive s’est réunie comme une seule entité, a ressenti une émotion commune et a pleuré d'une seule voix, comme l'a dit le rabbin Schneur Zalman de Liadi : « Le peuple d’Israël forme une seule âme. Seuls les corps sont séparés. » Même si les six otages ne sont plus physiquement parmi nous, ils vivront à jamais comme un symbole de résistance face à des épreuves insurmontables. Désormais, eux, ainsi que chaque personne présente à la veillée de Montréal et à toutes les veillées dans le monde, font partie d'une âme unifiée : l’âme éternelle du peuple juif.
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